Vous souvenez-vous du slogan publicitaire « On n’a jamais une deuxième chance de réussir sa première impression »? Voilà un slogan qui, en plus d’être accrocheur, est porteur de grandes vérités existentielles. En art oratoire, c’est un peu la même chose : on n’a jamais une seconde chance de réussir une bonne introduction. Bien sûr, vous me direz qu’il est toujours possible de se reprendre au discours suivant si jamais l’introduction de notre discours n’a pas eu l’impact souhaité. Je vous le concède. Il demeure toutefois que lorsqu’on commence un discours du mauvais pied, il est difficile d’accrocher notre auditoire et de produire chez lui l’effet escompté. Toutefois, à part votre amour propre qui risque d’être légèrement égratigné, les conséquences sont minimes. Toastmasters est un laboratoire où tous les risques sont permis. Si ça ne marche pas, au pire votre évaluateur le mentionnera dans son évaluation et vous donnera des trucs pour faire mieux la prochaine fois. Par contre, dans la vraie vie, une première impression ratée, ça demeure une première impression ratée!
Sans dire que la réussite d’un discours réside uniquement dans la qualité de son introduction, il est important tout de même de prendre conscience que l’introduction d’un discours joue un rôle important dans l’impact que l’on veut créer auprès de l’auditoire. Une bonne introduction nous permet de capter l’attention des auditeurs dès le départ et de susciter leur intérêt, le défi étant évidemment de maintenir cet intérêt jusqu’à la fin. Il n’y a pas de recette miracle pour réussir son introduction. Par contre, il existe des trucs que l’on peut appliquer assez facilement et qui donnent de bons résultats. En voici quelques-uns.
- Un truc que vous connaissez déjà : écrivez votre introduction à la toute fin. Difficile en effet d’énoncer ce dont vous allez parler si vous-mêmes ne le savez pas encore tout à fait. Commencez par rédiger votre discours et votre conclusion, puis attaquez-vous à l’introduction.
- Le plus simple est de respecter la structure classique : sujet amené — sujet posé — sujet divisé. Une ou deux phrase (s) pour introduire le sujet, une phrase pour l’énoncer et finalement une phrase par points que vous comptez traiter dans votre discours. En suivant cette recette, vous pouvez facilement rédiger une introduction d’une dizaine de lignes. Rappelez-vous qu’un discours de 5 à 7 minutes correspond à deux pages et demie de texte à interligne 1.5. Votre introduction ne doit pas prendre trop de place par rapport au reste de votre discours.
- Commencez votre introduction en interpellant directement votre public par une question-choc ou une affirmation percutante. L’humour évidemment est aussi une bonne alternative. Assurezvous cependant que votre question ou votre mot d’esprit soit en lien avec le sujet. Mais tout ça aussi, vous le savez déjà. Dans les prochaines capsules, je vous donnerai des exemples pour illustrer ce qu’il est possible de faire et ce qu’il faut éviter.
- Dans votre introduction, évitez d’expliquer les raisons qui motivent le choix de votre sujet. C’est un piège dans lequel nous tombons pourtant souvent. En commençant votre discours par « Ce soir, j’ai choisi de vous parler de… parce que… » vous risquez de vous lancer dans le récit d’une longue anecdote qui prendra beaucoup plus de place qu’elle le devrait dans votre discours. Si vous perdez la notion du temps en relatant la genèse de votre discours au début, le reste de votre discours en souffrira. Normalement, si on décide d’aborder un sujet précis dans un discours, c’est qu’il fait partie de nos préoccupations et de nos centres d’intérêt. Inutile alors de le spécifier. L’auditoire se rendra bien compte par lui-même de l’intérêt que vous portez pour votre sujet et saura déterminer si ce dont vous parlez vous passionne vraiment ou bien si vous avez choisi un sujet de convenance juste pour être certain de réaliser les objectifs d’un discours. Par contre, rien n’interdit de parler de ce qui vous intéresse particulièrement dans le sujet que vous traitez. Cela peut constituer le premier point du corps de votre discours. L’important c’est que l’information soit pertinente et qu’elle cadre avec le type et les objectifs du discours que vous effectuez.
La table est mise. Je continuerai à développer le sujet au cours des prochaines capsules.
Robin Plourde, ACB
Club Olympia